mardi 9 février 2010

Compétion de boss à Davos :

Fermeture imminente des remonte-pentes...

Davos, élégantissime station de sports divers, rendez-vous des champions du monde de la haute voltige économique. 22 000 $ pour un strapontin, 230 000 $ pour une loge (et vous, qu’avez-vous offert à votre coureur d’élite ?) – Même à ce prix, les chronos ne sont pas respectés; le programme de cinq jours a dû impérativement être écourté des quelques minutes octroyées à la culture. La romancière Margaret Atwood, invitée à recevoir un prix - évidemment prestigieux puisque remis par ces messieurs - n’a pas pu délivrer son message aux grands de ce monde. Il fallait se presser, les remonte-pentes allaient fermer.

Extrait du discours censuré de Margaret Atwood :

L'art « n'est pas un luxe — il s'agit de quelque chose que les sociétés humaines peuvent choisir d'embrasser ou de négliger. L'art n'est pas seulement ce que nous faisons, c'est ce que nous sommes. Donc, la question n’est pas de savoir si nous en voulons ou non, la question est : quelle sorte d’art voulons-nous. Bon ou mauvais ? Ancien ou nouveau ? Le nôtre ou celui des autres ? Quels que soient les choix, toute théorie humaine qui ferait abstraction de l’art dénierait l’existence même de l’humanité. »
« Quelle est la place des arts dans un forum économique ? Chacun d'entre nous voit le monde d’un point de vue limité, il est donc naturel pour ceux qui touchent à l'économie d'essayer de dégager une économie de l'art. Est-ce un objet de charité ? Est-ce utile ? À quoi cela sert-il ? À quoi cela contribue-t-il ? Nombre de personnes en ont défendu la dignité intangible, pour que cette pauvre créature survive, comme s'il s'agissait d'un chat errant. D'autres - et des politiques parmi eux - ont fait de leur mieux pour l'achever. »

Nouz’ôtres, dans les Laurentides, on a bien d’autres chats à fouetter : « Réussiront-on la réssuscitation de notre planète ? » n’est qu’un exemple des questions publiques soutenues par nos fonds culturels.

TRACESMag