jeudi 14 mars 2013

Il a pissé dans mon salon


Un homme est venu, a poussé les meubles, tassé les gens, jeté de l’argent à leur tête et s’est déclaré propriétaire. Tous les voisins sont morts de rire. Regardez-moi aller : de cette bicoque, je vais faire un château! Je suis un millionnaire! L’histoire se répète à tous les niveaux : on a déjà fait ça avec les autochtones et d’autres peuples dits sous-développés. Nous allons vous rendre riches! Laissez-vous gâter...

On a vu.

Les travaux du pharaon entrepris en janvier se sont terminés... en janvier. Malgré d’ambitieuses promesses, les alliances n’étant pas aussi sûres qu’annoncées, l’incompétence aidant, et la paresse avouée, le château sera construit... en Espagne.

Adieu veau, vache, cochon, couvée. La poule aux œufs d’or s’est envolée. Le millionnaire restera pitoyablement nouveau riche, essayant de gruger çà et là plus petit que soi, bousculant tout sur son passage, une liasse de billets dans la main du cœur et l’argenterie de la famille visitée dans l’autre. Pour réussir ce coup de poker au moins jusqu’à la porte du notaire, il eut fallu dans mon salon cacher son jeu, être discret, se montrer fiable, mettre en place une intelligente stratégie. Mais qu’il est donc difficile de garder une tête sur les épaules lorsqu’elle se dévisse aussi facilement dès que passe le moindre petit cul...

TRACESMag