vendredi 13 avril 2012

Mammouths Laineux


Tiens! J’ouvre à n’importe quelle page le dernier livre qui m’a tant emballée, C’était au temps des mammouths laineux de Serge Bouchard (Boréal) :

Les prophètes rebelles sont et seront philosophes, artistes, poètes, penseurs sauvages en rébellion contre la pensée convenue. Méfions-nous des chefs, des grands comme des petits. Méfions-nous de ceux qui demandent obéissance. Mais sachons reconnaître le prophète rebelle qui marche calmement dans les tempêtes du monde.

Et puis celle-là :

Pour enfourcher le cheval de la beauté, il faut avoir le goût de chevaucher vers l’absolu. Or, le goût se cultive. Revoilà la culture, et puisvoilà ce goût dont on dit qu’il ne se discute pas. Tous les goûts sont dans la nature, dit-on ad nauseam. Mais tous les goûts n’ont pas la même valeur dans l’aventure humaine. Car le pouvoir de création appelle la responsabilité de faire beau. Cependant, qui a le talent de créer a aussi la capacité de détruire. D’ailleurs, on peut créer de la laideur.
Par mauvais goût, par laisser-aller, par dévaluation de la beauté elle-même, par survalorisation d’une autre dimension.

Merci, ces deux pensées-là me suffisent pour vivre. Pas étonnant que ce dernier ouvrage de Serge Bouchard tienne la pole position des ventes en librairie. Car nous sommes nombreux à rechercher l’oxygène indispensable à notre respiration d’homme ainsi que la confirmation de nos pensées rebelles qui perdent trop souvent le chemin confortable de la certitude.

TRACESMag