jeudi 7 octobre 2010

L'étroit couloir du régionalisme


Donc, selon Patrimoine Canada, les nombreux visiteurs de Saint-Sauveur (par exemple) n’auraient pas le droit de découvrir l’œuvre sculpturale de Nicole Taillon (toujours par exemple). Pourquoi ?...
Parce que le petit organisme qui se démène pour présenter ce qui se fait de mieux au Québec, au Canada et même au Japon, recevra un appui financier de l’honorable institution si et seulement si les artistes présentés habitent le village. C’est la façon qu’ont trouvée nos dirigeants pour favoriser l’ouverture des frontières de clochers, l’échange entre artistes, la découverte de nos richesses nationales. Il y a une dichotomie entre la vision du deuxième plus grand pays du monde et le bout de la lorgnette utilisée pour présenter son excellence. Je me suis toujours demandée QUI sont les personnes qui nous concoctent de telles inepties ? - Quelles sont leurs compétences en matière d’échanges culturels ? – Comment sont-elles recrutées ? – Combien sont-elles payées ? – et même : sont-elles heureuses et fières de faire ce qu’elles font ?

C’est la même chose, lorsqu’un projet régional s’entend refuser des subsides car son bureau n’a qu’une seule adresse. Seule l’instance rattachée à cette adresse devrait pourvoir aux besoins régionaux du projet, ce qu’évidemment elle refuse « puisque cela profite aussi aux autres ». Les différents quadrillages géo-administratifs se renvoient la balle, s’observent en chiens défaillants.
J’ai entendu dans le bureau d’un grand patron de notre administration : « Ben, je vais voir ce que les autres font et ensuite, je déciderai… » - Dialogue de gourds.
À l’ère des grandes ouvertures dues à la technologie, à notre époque de découvertes galopantes et passionnantes, je ne comprends pas pourquoi on nourrit encore ces tyrannosaures.

TRACESMag