vendredi 19 avril 2013

Parents essoufflés, enseignants épuisés


Les répercussions sociales d’une éducation trop permissive
de Anne-Marie Quesnel aux Éditions C.A.R.D.

Aimer à dose égale d’amour et de discipline.

Les nouvelles technologies et la vitesse sont-elles vraiment responsables de l’ennui des jeunes? Parents et enseignants se renvoient la balle de l’indiscipline. Il est urgent de s’ajuster; ces ados sont les médecins, mécaniciens, comptables de demain. Ils soigneront nos enfants...

Lorsque les pères s’habituent à laisser faire ... c’est le début de la tyrannie, disait déjà Platon. Refuser d’entrevoir la possibilité que le chérubin docile qui vit sous notre toit se transforme parfois en petit être arrogant lorsqu’il est parmi sa tribu adolescente est une façon malhabile d’aimer, note Anne-Marie Quesnel.

À l’heure où tout le monde est passible de devenir vedette de téléréalité, il est important de donner l’heure juste à l’enfant. Il n’est pas le plus beau, le plus fort, le plus intelligent. Le développement de son estime de soi ne passe pas par ces mensonges.

Se laisser pourrir la vie au restaurant ou en visite n’aide pas les petits à apprendre à tenir compte du contexte social. Il est nuisible pour eux et pour ceux qui les subissent de les sociabiliser de trop bonne heure si on ne veut ou si on ne peut pas les encadrer.

Savoir quand l’enfant est capable d’intégrer une limite, à quel âge il va pouvoir y réagir intelligemment sont de précieuses indications à glaner dans cet ouvrage plein de bon sens et de vécu.

Les dossiers chauds tels que télé, jeux vidéo, cellulaire, médias sociaux sont utilement abordés.

Enseignante, directrice, conseillère pédagogique, mère de deux enfants ayant connu des défis particuliers, Anne-Marie Quesnel a toute la compétence nécessaire pour nous livrer, sans prétention, le fruit de ses recherches et observations. Un petit livre à compulser facilement, aussi souvent qu’un doute nous assaille.

jeudi 14 mars 2013

Il a pissé dans mon salon


Un homme est venu, a poussé les meubles, tassé les gens, jeté de l’argent à leur tête et s’est déclaré propriétaire. Tous les voisins sont morts de rire. Regardez-moi aller : de cette bicoque, je vais faire un château! Je suis un millionnaire! L’histoire se répète à tous les niveaux : on a déjà fait ça avec les autochtones et d’autres peuples dits sous-développés. Nous allons vous rendre riches! Laissez-vous gâter...

On a vu.

Les travaux du pharaon entrepris en janvier se sont terminés... en janvier. Malgré d’ambitieuses promesses, les alliances n’étant pas aussi sûres qu’annoncées, l’incompétence aidant, et la paresse avouée, le château sera construit... en Espagne.

Adieu veau, vache, cochon, couvée. La poule aux œufs d’or s’est envolée. Le millionnaire restera pitoyablement nouveau riche, essayant de gruger çà et là plus petit que soi, bousculant tout sur son passage, une liasse de billets dans la main du cœur et l’argenterie de la famille visitée dans l’autre. Pour réussir ce coup de poker au moins jusqu’à la porte du notaire, il eut fallu dans mon salon cacher son jeu, être discret, se montrer fiable, mettre en place une intelligente stratégie. Mais qu’il est donc difficile de garder une tête sur les épaules lorsqu’elle se dévisse aussi facilement dès que passe le moindre petit cul...

dimanche 24 février 2013

La corrida


« La misère de l’humanité commence avec le pouvoir de l’ignorance. Lorsque ce sont des ignorants qui détiennent le pouvoir, l’homme vit dans l’absurdité… » Lise Émond – L’héritage de la gazelle, 2009
Lorsque je lis ces lignes, des images s’entrecroisent, des exemples se bousculent : bien sûr, il y a ces gouvernements indignes, brutaux et aléatoires qui font la une des journaux – « Quand on se compare, on se console… » –, mais il y a aussi près de nous ceux dont la certitude de supériorité fait office de savoir, ces cancres malins qui vont nous prouver que seule la réussite sociale sanctionne la qualité de la démarche, qu’elle soit artistique ou autre. Ils marcheront sur toutes les têtes pour arriver à leurs fins; rien ne compte : l’effort, la gratitude, la responsabilité, la fidélité, l’honnêteté – intellectuelle, car il n’y en a qu’une –, la beauté d’une intention, la valeur d’une création… Bref, rien ne les émeut, tout s’achète. On devrait dire « réussite asociale », car notre société souffre de l’inspiration qu’offrent ces modèles du genre de ceux qui défilent en ce moment devant la Commission Charbonneau et qui nous laissent chancelants vis-à-vis de nos croyances démocrates et confiantes. Nous avons engendré des monstres. La malhonnêteté est devenue un spectacle couru comme la corrida. « Est-ce que ce monde est sérieux? »
Je réécoutais dernièrement ce magnifique texte de Cabrel et je me suis surprise à penser : « Moi aussi, je vais finir par l’avoir, cette danseuse ridicule! »

vendredi 15 février 2013

Le lion et le souriceau



Il faut bien que ce soit la Suisse, un des plus petits pays, qui intervienne auprès du Canada, un des plus grands, pour souligner la bêtise de fermer la seule école d’horlogerie du pays. Cette institution est mondialement reconnue;  encore un fleuron qui saute. Notre fierté nationale va bientôt se réduire à une peau de chagrin. Il faut croire que nos dirigeants sont bien ignorants de ce qui se passe sur le territoire qu’ils prétendent gouverner. Pas étonnant que le mot artisan soit si dévalorisé et qu’il faille rajouter « de métier d’art » pour combler le vide de sens.

 

S’épivarder

J’adore ce mot dans son sens original. J’y vois un bel oiseau étirant ses ailes, lissant ses plumes au soleil, image de bien-être et de préparatifs au prochain envol.

En ce premier mois de sa septième année, TRACES s’épivarde : Plus de plumes, plus de territoire, un air ascendant. Des artisans de notre art de vivre, concepteurs, designers, et autres créateurs ont contribué à ce numéro et nous sommes heureux de leur ouvrir nos pages car nous n’avons jamais douté que promouvoir la beauté est un acte essentiel à notre culture.

Tout commence par un dessin, tout créateur est un artiste !

TRACESMag