lundi 23 février 2009

Quelle sorte d'artiste êtes-vous ?


Selon Michel Drucker, grand découvreur de talents devant l’Éternel, il y aurait quatre sortes d’artistes :
1- les sans talents et humainement méprisables, dont on ne parlera pas,
2- le grand talent humainement détestable, duquel on ne peut pas se passer – talent oblige,
3- les très populaires (70%) qui ne se prennent pas pour d’autres, et que l’on ne prend pas pour d’autres non plus,
4- le talent fou, humainement formidable, partie d’un club très fermé de gens qui n’oublieront jamais ce que l’on a fait pour eux. Autant dire qu’ils sont très peu nombreux.

mercredi 18 février 2009

Quossé ça, le journalisme culturel ?

Afin de nourrir votre réflexion, j’ai interrogé un scientifique, dont les préoccupations professionnelles sont aux antipodes des miennes : le journalisme et la vie culturelle. Docteur en physique et professeur en mathématiques, Christian Delpla a répondu à mes questions.

Q. À votre avis, qu’est-ce que le journalisme culturel ?
Un journalisme qui cherche à faire ressortir les différents traits culturels d’une région, d’une population.

Q. Que nommez vous trait culturel ?
Un mode de vie, de pensée, une façon de s’exprimer, de manger, de gérer les liens sociaux.

Q. À quoi sert le journalisme culturel ?
À informer, à définir, à forger des opinions.

Q. Serait-ce un journalisme d’opinion ?
Culturel ou non, le journalisme peut être purement informatif mais il y a un journalisme qui considère, qu’au-delà des faits, il doit livrer une proposition, une expression d’opinion - dépassionnée, à moins que l’actualité l’exige autrement (urgence, crise…).

Q. En quoi peut-il y avoir crise ou urgence dans le monde culturel ?
La culture englobe tout. Ne pas vouloir s’en occuper c’est vivre dans une caverne. Les Accommodements raisonnables, la guerre en Irak (chrétiens contre islamistes) sont des crises culturelles. La relation entre le Canada anglophone et le Québec francophone est une relation culturelle, empreinte d’une dissonance culturelle, qui aboutit à une dissonance politique et économique. Dissonance culturelle et dissonance politique aboutissent toujours à une dissonance économique, c’est ce que l’on a appelé la colonisation, en particulier.

Q. Si le monde culturel est si important, pourquoi est-il si peu considéré ?
Parce qu’il est le moins visible, le moins quantifiable. La politique (les élections), le commerce (les revenus) parlent plus aux gens. Il faut déjà être éduqué pour prendre conscience, analyser, évaluer les attendus culturels d’une situation. Il est beaucoup plus simple de parler du PIB (produit intérieur brut) ou du pourcentage obtenu aux élections.
La culture est souvent ce que l’on ressent sans être capable de l’analyser. La culture, c’est ce qui reste en dessous des différentes couches de la société, c’est ce qui est plus profond et plus durable, c’est le devoir du journaliste culturel de faire remonter cette couche à la surface.
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Ce texte a été réalisé en février 2009 pour Emmanuelle Lebeau-Guertin, étudiante à l’UQAM en Communication, Politique et Société, pour un travail en journalisme au sujet de l’importance du métier de journaliste culturel.

mercredi 11 février 2009

L'eure est grave

Dans notre société québécoise, qui veut défendre becs et ongles la langue française et malgré un féminisme exacerbé, une méconnaissance du genre féminin s’est installée, par une sorte de confortable paresse. Pour nommer une femme à la barre, on la définit sans distinction par des areu areu. Puisque une écrivaine est une auteure (tiens ! mon ordinateur souligne le mot en rouge…) et qu’une professeure (là encore…) est une professionnelle reconnue (au moins par ses élèves) pourquoi se donnerait-on le mal de puiser dans la mémoire scolaire ou dans le dictionnaire pour parler de sculptrice, de graveuse, d’entraîneuse (là, encore une fois, on aimerait bien que le contexte sauve la réputation…) performeuse, supportrice, détentrice d’une réelle féminité linguistique ? Tous ces mots et de nombreux autres, se retrouvent affublés de terminaisons en eure. Pourquoi se soucier du bien parler puisque, ce matin même, sur notre plus grande chaîne nationale, à l’heure de pleine écoute, une de nos ministres francophone – et pas des moindres – se proclame défensseresse de quelque grand principe ?
Fait-on un lapsus ? – ok – On peut se reprendre et s’excuser, comme lorsqu’on tousse à la radio. Tousse n’étant pas le féminin de tous…

dimanche 8 février 2009

Cacahuètes et tournesol (idées à picorer entre nous)

Des chiffres et des lettres…
Les chiffres seuls ne parviendront jamais à asseoir l’indépendance de quiconque, c’est la conjugaison du savoir faire et du savoir qui fournit la force nécessaire à la liberté des peuples et des individus.
Peuples et nations…
Un ensemble de personnes habitant un même territoire, qui ne connait pas ce territoire, et le détériore par insouciance, ne constitue pas un peuple, encore moins une nation. Si on ajoute l’ignorance du monde extérieur ou de l’histoire de l’humanité, donc l’incapacité à se forger un modèle de société, on obtient un tas d’épais.
La base de la société.
Quoi qu’elle devienne, quelques transformations profondes qu’elle subisse plus tard, la base de notre société sera toujours une table avec autour : papa, maman et leurs petits. L’avenir est là, et non dans les éprouvettes ou la recherche atomique.
C’est pour cela que le choix d’une table à manger est d’aussi grande importance pour moi. Elle doit être grande, lourde pour la stabilité et posséder deux belles rallonges…au cas où.

mardi 3 février 2009

Le mâle entendu et les connes citoyennes

« Vous devez être un bon meneur d’homme ?... » suggère l’animatrice, flatteuse.

« Je travaille avec des femmes aussi !... » répond l’invité flatté.

Dans notre société, de nombreux malentendus se sont installés, tels celui-ci. Le mot homme se ratatine au sens masculin, alors qu’il avait atteint le statut d’humain…quand ses utilisateurs n’avaient pas encore perdu la nuance du contexte.

Lorsque le masculin l’emporte grammaticalement sur le féminin, comment peut-on se sentir supérieur ou inférieure en tant qu’humain, sans faire preuve de mauvaise foi ou d’inculture ? Dans bien des domaines l’inculture mène à la guerre; on n'en fera pas la liste ici. La guerre des sexes en est un modèle particulièrement ridicule du genre.

Lorsqu’un texte indique en préambule que le masculin est employé pour faire plus court…l’ironie s’empare de ma lecture et nuit à l’intérêt que je pourrais porter à son contenu. Lorsqu’un représentant politique s’adresse à ses concitoyennes et concitoyens : je m’attends à me faire haranguer bientôt en tant que conne citoyenne.

TRACESMag