mercredi 11 février 2009

L'eure est grave

Dans notre société québécoise, qui veut défendre becs et ongles la langue française et malgré un féminisme exacerbé, une méconnaissance du genre féminin s’est installée, par une sorte de confortable paresse. Pour nommer une femme à la barre, on la définit sans distinction par des areu areu. Puisque une écrivaine est une auteure (tiens ! mon ordinateur souligne le mot en rouge…) et qu’une professeure (là encore…) est une professionnelle reconnue (au moins par ses élèves) pourquoi se donnerait-on le mal de puiser dans la mémoire scolaire ou dans le dictionnaire pour parler de sculptrice, de graveuse, d’entraîneuse (là, encore une fois, on aimerait bien que le contexte sauve la réputation…) performeuse, supportrice, détentrice d’une réelle féminité linguistique ? Tous ces mots et de nombreux autres, se retrouvent affublés de terminaisons en eure. Pourquoi se soucier du bien parler puisque, ce matin même, sur notre plus grande chaîne nationale, à l’heure de pleine écoute, une de nos ministres francophone – et pas des moindres – se proclame défensseresse de quelque grand principe ?
Fait-on un lapsus ? – ok – On peut se reprendre et s’excuser, comme lorsqu’on tousse à la radio. Tousse n’étant pas le féminin de tous…

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