lundi 10 mai 2010

Pourquoi j'ai arrêté de peindre ?

Parce que je ne voulais pas devenir comme eux et elles.
Elles surtout, qui par l’âge déchargées des tâches quotidiennes, se découvrent une passion et se cherchent enfin une reconnaissance. N’étant jamais si bien servies que par elles-mêmes, elles s’inventent des sélections, des invitations, des carrières. Nul n’étant prophète en son pays, c’est bien entendu ailleurs qu’on les applaudit et, auréolées de maints succès, elles reviennent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. A beau mentir qui vient d’ailleurs. La carte visa, elle, pleure tout ce crédit dépensé. L’hiver sera rude et légèrement plus modeste. On viendra alors quémander quelque visibilité. Gratuitement, cela s’entend. Les hommes, eux, s’y prennent autrement, ce sont des hommes d’affaires : « Tu me la fais combien ta front ?... » ou des communautaires : « Par souci d’équité, vous auriez dû passer mon communiqué ! ».
Autodidacte : voilà un mot qui commence très mal un C.V. – On sous-entend que le talent a compensé le travail, les études, les confrontations au milieu dans lequel on prétend entrer. En art, comme ailleurs, vitesse et âpreté, appât du gain gâchent le métier. On propose au public innocent des œuvres d’innocents. Et surtout, surtout : on n’a pas le droit de dire ça !

TRACESMag