lundi 10 mai 2010

Pourquoi j'ai arrêté de peindre ?

Parce que je ne voulais pas devenir comme eux et elles.
Elles surtout, qui par l’âge déchargées des tâches quotidiennes, se découvrent une passion et se cherchent enfin une reconnaissance. N’étant jamais si bien servies que par elles-mêmes, elles s’inventent des sélections, des invitations, des carrières. Nul n’étant prophète en son pays, c’est bien entendu ailleurs qu’on les applaudit et, auréolées de maints succès, elles reviennent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. A beau mentir qui vient d’ailleurs. La carte visa, elle, pleure tout ce crédit dépensé. L’hiver sera rude et légèrement plus modeste. On viendra alors quémander quelque visibilité. Gratuitement, cela s’entend. Les hommes, eux, s’y prennent autrement, ce sont des hommes d’affaires : « Tu me la fais combien ta front ?... » ou des communautaires : « Par souci d’équité, vous auriez dû passer mon communiqué ! ».
Autodidacte : voilà un mot qui commence très mal un C.V. – On sous-entend que le talent a compensé le travail, les études, les confrontations au milieu dans lequel on prétend entrer. En art, comme ailleurs, vitesse et âpreté, appât du gain gâchent le métier. On propose au public innocent des œuvres d’innocents. Et surtout, surtout : on n’a pas le droit de dire ça !

5 commentaires:

  1. Il m'est arrivé de ressentir quelque chose comme ça et je crois que j'ai trouvé la solution: sur ma prochaine carte d'affaires, j'écrirai «Y..., autodidoc» :)
    Yves Lanthier
    Montréal

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  2. Je crois que par autodidacte, on a compensé par le travail, le manque d'étude et de technique sur le sujet. J'imagine que c'est different pour chaque personne. Il y a beaucoup de gens qui se font une carrière comme tu dis. Mais il y a aussi tout ces artistes qui était dans le "garde-robe" qui sortent parce que la pression est trop forte. Il ne faut juste pas généraliser. :-) Le pouvoir de créer tout le monde l'a mais à chacun son métier.

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  3. Oh! que je ne suis pas certaine qu'on puisse réduire à 15 lignes ce qui mériterait non pas plus longue analyse-réflexion parce que je me doute qu'elle fut faite sur plusieurs semaines, mois et même années, mais demanderait plus d'explications. Un peu réducteur comme observation: se limitent à retraitée (puisque surtout "elles") qui se cherche un loisir et probablement artiste "populaire" parce que pas passée par les Beaux-Arts.
    Sûrement d'autres raisons pour arrêter de peindre, l'auteure du billet comme tout autre artiste visée par le dit billet.

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  4. Madame Depont. En effet vous avez bien fait d'arrêter de peindre parce que de toute évidence c'est ce que vous seriez devenue! Car voyez-vous on ne peint pas pour devenir ou ne pas devenir quelqu'un, on ne peint pas pour la galerie, pas plus que pour être applaudi, on peint pour dire quelque chose que les mots n'arrivent pas à dire, on peint pour communiquer, rejoindre, toucher!!! Je suis renversée de la superficialité de vos propos. Il me semble qu'il faut réfléchir davantage, mais bon! Peut-être y arrivez-vous sur d'autres sujets. Par ailleurs je partage en grande partie ce que vous écrivez dans votre dernier paragraphe.
    Renée Noreau artiste peintre

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  5. Moi, tout simplement, j'adore tes coups de gueule. Ils ont le mérite de ne pas passer inaperçus, et de ne laisser personne indifférent. Ils ont quelque chose de terriblement ahtuentiques ! Que l'on parle de toi en bien ou en mal, les gens ont le mérite de s'exprimer et de donner leur avis. La tendance actuelle étant plutôt à l'indifférence, alors exprimons-nous. L'important n'est pas tant ce que l'on nous dit que ce que nous faisons avec ce que l'on nous dit. Toujours du positif !
    Agnès Mazur "artiste culinaire" des plantes sauvages. Suisse

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