dimanche 16 décembre 2012

Au-delà de la fin du monde…

Au-delà de la fin du monde…

N’ayant rien à me mettre sous la dent pointue, ce mois-ci, et la période des Fêtes se prêtant plus à l’indulgence, me voici tout attendrie devant la superbe équipe qui m’entoure. La grande force de TRACES est cette qualité visuelle indéniable produite par Claire Delpla, notre graphiste et ma fille adorée. Mais, si une image vaut mille mots, ceux qui nous restent à publier sont tout aussi forts.

Depuis le début, Gilles Matte a son fan club : son écriture poétique prête à décoder est un exercice intellectuel jouissif… quand on y arrive. Se donner un peu de mal n’a jamais fait de mal à personne et se situer au-dessus de la mêlée protègera souvent de la médiocrité. C’est dit. Et si la tendance persiste à nous reprocher d’être élitistes, je vais finir par en tirer gloriole.

J’ai couru pendant des années après une plume qui m’avait complètement séduite lors de l’affaire de la ferme Molson à Saint-Sauveur. Architecte et encyclopédie vivante, Patrice Llavador a cette pointe d’ironie dans l’écriture qui me ravit. François Jobin n’a rien à lui envier en matière de culture, de sarcasme et de jeux de mots. Ces deux journalistes d’opinion constituent pour TRACES les garde-fous sans lesquels nous ne serions qu’un catalogue angélique, ce qui n’a jamais été notre mandat.

Je ne suis pas toujours d’accord avec mes chroniqueurs, ce n’est pas le but, mais j’aime les lire. Partager ces idées avec vous est un de aspects les plus plaisants de mon métier.
La passion pétillante de Nancy Lange dans tout ce qu’elle entreprend, la force qu’elle a tirée de sa carrière sportive de haut niveau transparaissent dans ses présentations littéraires. Féministe dans l’âme, environnementaliste convaincue et convaincante, elle apporte à TRACES la matière première de l’instruction : la lecture intelligente.
Je n’ai pas la place ici et aujourd’hui de faire l’éloge de tout un chacun, mais sachez que ce que vous tenez dans les mains est le fruit d’un travail créatif de passionnés de culture dans le sens le plus large de ce mot. Tellement large qu’on pourra en discuter bien au-delà du 21 décembre 2012.

vendredi 16 novembre 2012

Pétage de bretelles


Je viens juste de faire le mot TRACES sur Google, votre magazine apparaît aujourd’hui en troisième position dans la première page sur 105 000 000 de résultats ! Cent cinq millions – première page – troisième ligne…certains jours en première.

Beaucoup d’entreprises rêvent d’un tel référencement ! Petit bateau va loin… Grâce à notre équipe web, Michou Potvin à la barre, depuis le début. Merci, ma belle amie, pour ton enthousiasme et ton immense travail.

En ce mois de novembre, j’inscris Vol.7 num.1 sur la une. Septième année qui commence, pas un seul rendez-vous mensuel manqué, douze mois sur douze, une équipe qui grandit, des talents fous !

Bien sûr, on ne fait pas tous les jours ce que l’on souhaite, dans ce métier comme dans d’autres. Le marché oblige. Il faut se frotter à la réalité sonnante et trébuchante, sans trébucher. Les artistes que nous côtoyons connaissent comme nous le lourd fardeau des concessions.

Faire des concessions? - Oui, c'est un point de vue - mais sur un cimetière, disait Sacha Guitry, alors pourquoi perdrais-je l’habitude de me divertir par quelques lignes acidulées ?... D’autant que mon prochain sujet s’est vanté de souhaiter être un jour l’objet d’un de ces billets. Il faut l’entendre pour le croire ! – Si édito dit, si édito fait : Il s’agit encore une fois d’un de ces donneurs de conseils, beau gosse, beau linge, beau char, qui commence à peu près comme les autres : « tu vas voir, la recette, je l’ai ! ». Cela me rappelle de beaux souvenirs, à les entendre, ils faisaient tous mieux l’amour les uns que les autres. Eh bien, c’est ce que nous allons voir, mon grand, et si tu respires encore le mois prochain, tu l’auras, ton édito.

jeudi 25 octobre 2012

C’est plus fort que moi….


C’est plus fort que moi….


Que voulez-vous, regarder le monde d’un œil amusé et le transcrire en mode ironique est un réflexe conditionné qui m’appartient, comme le trait de crayon appartient au caricaturiste.

Quand je rencontre un défroqué de la politique, avocat reconstruit en développeur d’entreprise qui m’assène un verdict définitif quant au remaniement de poste que je devrais opérer dans mon équipe : « Celui-là a l’air trop artiste ! Vous devriez le nommer directeur artistique… »,

Que voulez-vous, je pouffe !

Mon entreprise a-t-elle besoin d’un directeur artistique ? – La réponse est non. Voici donc un conseil – un de plus – que je ne pourrai pas suivre.

Sur quel critère professionnel se basait donc mon célèbre mentor ? – Je cherche encore. Par contre, cette magnifique lucidité est richement payée par nos deniers. Heureusement que l’entretien n’a duré que vingt minutes, sinon j’aurais demandé un remboursement…

Par contre, j’ai eu le temps de m’entendre dire une fois de plus: « On ne mord pas la main qui vous nourrit ! ». Cette formule - que j’exècre - qui incite au léchage de bottes et encourage la censure, est une insulte aux intelligents qui nous gouvernent car – chacun le sait – un intelligent se situe bien au-dessus de la critique et déteste les lécheurs…quant à nous gouverner, un intelligent y renoncera plus souvent qu’à son tour.

dimanche 16 septembre 2012

Une fois n’est pas coutume.


D’habitude, j’en prends un et je le bitche d’aplomb sans pour autant le nommer. Cela donne des résultats fort amusants…Le but quand même étant de faire réfléchir.

Aujourd’hui, je vais le nommer !!! Il s’agit d’un homme d’imposante stature, tant physique que morale. Le rythme de sa gestuelle est constant, ce qui dénote un contrôle permanent de la situation. Toujours bien habillé, en fonction de la circonstance, élégant sans ostentation et surtout élégant de cœur. Voilà un homme qui tient ses promesses, même celles qu’il vous lance comme une boutade. Au début, on peut avoir peur de cette désinvolture et puis non, c’est du solide. Quand il vous dit « Je vais le faire demain à 5 h du matin. » Il se sera réellement levé pour que ce soit fait à cette heure-là.

Moi, je n’ai pas besoin d’encenser des élus dans l’espoir d’en obtenir subsides et privilèges, ce serait peine perdue, de toute façon, il y en a trop qui se sont reconnus dans les deux premières lignes de ce texte. Je ne veux pas non plus faire l’éloge de tel collègue partant à sa retraite ou de tel autre parti plus loin, quand il est trop tard pour qu’il le lise. Un ami n’est pas soudain doté de plus de qualité s’il est atteint d’un cancer. C’est maintenant, quand tout va bien, quand nous travaillons encore ensemble, que je veux lui écrire mon compliment.

Avec lui, toute situation stressante se dénoue par une solution hilarante : on commence par plaisanter pour dédramatiser et hop, la solution apparaît. Les défis sont relevés les uns après les autres, on ne perd pas son temps en interminables réunions égocentriques, on y va ! Les gens qui travaillent avec lui l’adorent, je les comprends. Ce n’est pas moi qui l’ai surnommé « mon Pierrot d’amour » je vous le jure, mais j’adhère.

Mesdames et Messieurs, si vous aimez vous divertir à Saint-Sauveur, c’est lui le coupable. Lorsque les lampions de la Fête cubaine sont éteints, si vous marchez dans la rue près de lui, les gens le saluent avec un grand merci ! Merci Pierre ! Merci, monsieur Urquhart !

mardi 21 août 2012

C’est le moment d’en choisir un…


Je rencontre l’autre jour un ex-ami qui me doit de l’argent depuis des lustres. Mal pris dans son ménage, le voilà à la rue et il me demande de lui venir en aide pour réaliser un rêve : aller au Japon. Je lui avance son billet et l’emmène avec mon groupe. « Je te rembourse dès notre retour! » affirme-t-il à l’époque. Les choses s’envenimant dans son foyer, la maladie prenant le quart, voilà notre homme de plus en plus mal pris, vivotant, aidé par l’un, aidé par l’autre... Je lui fais une promesse de ne pas l’achaler au sujet de sa dette et d’attendre que tout aille mieux. Il aurait aussi bien pu mourir, mais la bête est coriace…
Les années passant, voici notre homme en selle à nouveau. Mieux que cela : il est élu député!
Dans les journaux, interviewé, il explique avec force détails ce que cela change dans sa vie : il doit s’acheter des costumes, il a une voiture de luxe, évidemment, c’est beaucoup d’heures de travail pour le bien des citoyens, mais le salaire est en conséquence. 
Les dettes, elles…?  –  Quelles dettes?
Je le rencontre donc l’autre jour et, craignant que l’amnésie ait pu faire partie des dommages collatéraux de sa maladie, je lui rafraîchis la mémoire : « Depuis cinq ans, j’ai été patiente et discrète, non? »
« Ce n’est ni le moment ni le lieu,  me répond-il sèchement Je ne veux plus en entendre parler! »
Même au bougnat du coin, on n’efface pas une ardoise aussi facilement.
La question est :
Comment peut-on faire confiance à l’homme politique quand l’homme tout court ne respecte pas sa parole?
« Cela n’a rien à voir! » a-t-il lancé.
Je suis un peu naïve. Qui peut m’expliquer?

mercredi 18 juillet 2012

Mon père, ce héros…


Mon père, ce héros au regard si doux… disait : « L’excès de zèle en tout est un défaut. » Sa devise était la même que celle de Shawinigan, la ville électrique : « Age quod agis = Fais ce que tu fais, mais fais-le bien. » En aucun cas, il n’était question de perfection, pourtant mon père était un champion olympique. Donc, je hais les gens tatillons, qui se regardent aller, les enc… de mouches qui veulent nous montrer comment eux savent travailler, alors que leurs propres réalisations pleurent misère ou coûtent inutilement à la société.
Je ne vous donnerai pas d’exemples, ils sont légion. On ne montrera pas du doigt uniquement les fonctionnaires afin d’éviter un pléonasme. La plupart des grandes entreprises perdent la notion du détail redondant, de la tâche inutile, de la perte de temps. Les employés salariés – sauf exception – se fichent éperdument de gaspiller heures de travail et fournitures diverses : le chèque de paie tombe quoi qu’il advienne.
Je suis étonnée d’entendre partout « On ne trouve pas de personnel!» dès qu’il s’agit de travail à contrat, à rendement, à commission. Peu nombreux sont ceux qui entreprennent de bâtir leur propre revenu à force de volonté, de persévérance, d’autonomie, de créativité… Notre société serait-elle devenue molle, faible, paresseuse? S’enliserait-elle dans les profondeurs de la superficialité, du matérialisme, de l’éphémère, du je-m’en-foutisme?
Et si une bonne dose d’éducation et de culture y était réinjectée, la conscience de ce que nous sommes vraiment ne ressurgirait-elle pas?

jeudi 14 juin 2012

Tout dépend de la focale


Le nez sur ta casserole, les yeux rivés sur ce carré rouge agité dans l’arène, le taureau fulmine… La corrida tiendra-t-elle tout l’été?
Le spectacle est édifiant, les irritants s’accumulent: de moins de 300 piastres d’augmentation locale, on passe à plusieurs milliards de récriminations diverses et variées, aux répercussions planétaires. Enfin, la planète Québec bouge! De la macro au grand angle…
Quelque 6 000 km de recul et c’est à peine si le Québec existe. Par contre, les préoccupations environnementales restent le souci de tous.

Les élections vont tout régler, dit-on.
ÊTES-VOUS NAÏFS???
-        On remplace les têtes, mais les clous restent fichés dans le mur.
-        Voter est un devoir – oui –, mais pour qui? Le prince ne va-t-il pas se changer en crapaud?
-        Avez-vous conscience de la manipulation médiatique? Le parti gagnant est celui qui a le plus d’argent; c’est évident.
-        Vous allez peut-être voter pour celui qui vous a serré la main; c’est la raison pour laquelle les candidats sont des marathoniens du contact furtif…
Moi, je voterai pour celui qui défendra la liberté d’expression et la gratuité de l’éducation. À qui le tour?

mercredi 16 mai 2012

asti d’française de marde !


Ceux qui me connaissent ne le croiront pas : si, si je suis en vacances ! Pas en voyage, en vacances ! Deux semaines intenses de farniente pas de téléphone (ou presque) pas de radio, pas d’Internet (ou presque), pas de TV (jamais). Juste avec mon moi-même, pour un bilan de santé – pas chez le docteur – chez Dame Nature. De l’infiniment grand, les Alpes, à l’infiniment petit, une violette des bois, de vais goûter chaque minute étirée dans le grand silence des montagnes de mon enfance. Je partirai l’esprit en paix car nos jeunes ont repéré les pièges qu’on leur tend en prétendant lâcher du lest pour les calmer. J’ai mis un carré rouge sur mon cœur. J’irai lécher mes blessures d’immigrante que l’on traite encore d’asti d’française de marde pour clore une discussion houleuse. J’irai cacher ma honte de devoir accepter des artistes friqués dans mon magazine pour compenser l’absence totale de soutien des instances qui prétendent n’exister que pour nous. La prochaine étape, c’est la pub Loto Québec ou MacDo… Merci à tous les acronymes dispendieux locaux, régionaux, provinciaux, succession de filtres pointilleux, ne laissant passer qu’un mince filet d’eau après avoir prélevé les pépites. Beaucoup ont soif, peu sont désaltérés.
Maître Foglia me manquera…

vendredi 13 avril 2012

Mammouths Laineux


Tiens! J’ouvre à n’importe quelle page le dernier livre qui m’a tant emballée, C’était au temps des mammouths laineux de Serge Bouchard (Boréal) :

Les prophètes rebelles sont et seront philosophes, artistes, poètes, penseurs sauvages en rébellion contre la pensée convenue. Méfions-nous des chefs, des grands comme des petits. Méfions-nous de ceux qui demandent obéissance. Mais sachons reconnaître le prophète rebelle qui marche calmement dans les tempêtes du monde.

Et puis celle-là :

Pour enfourcher le cheval de la beauté, il faut avoir le goût de chevaucher vers l’absolu. Or, le goût se cultive. Revoilà la culture, et puisvoilà ce goût dont on dit qu’il ne se discute pas. Tous les goûts sont dans la nature, dit-on ad nauseam. Mais tous les goûts n’ont pas la même valeur dans l’aventure humaine. Car le pouvoir de création appelle la responsabilité de faire beau. Cependant, qui a le talent de créer a aussi la capacité de détruire. D’ailleurs, on peut créer de la laideur.
Par mauvais goût, par laisser-aller, par dévaluation de la beauté elle-même, par survalorisation d’une autre dimension.

Merci, ces deux pensées-là me suffisent pour vivre. Pas étonnant que ce dernier ouvrage de Serge Bouchard tienne la pole position des ventes en librairie. Car nous sommes nombreux à rechercher l’oxygène indispensable à notre respiration d’homme ainsi que la confirmation de nos pensées rebelles qui perdent trop souvent le chemin confortable de la certitude.

vendredi 16 mars 2012

La question qui tue...


En pleine période de promotion de la francophonie à travers le monde, une auteure des Laurentides nous produit un livre à la gloire d’un industriel illettré. Notre société qui a tant besoin de figures exemplaires, nos jeunes qui se cherchent à travers les modèles que nous leur proposons se voient offrir l’image d’un héros de l’industrie québécoise made in China.
Plus de vingt fois en quelque 200 pages on insiste sur le fait que le sujet ne sait pas lire – ni écrire, faut-il le préciser. Vous avez compris, là : il ne sait ni lire ni écrire, cependant sa «réussite» est faramineuse ! On va même jusqu’à citer en exergue rien de moins que Churchill, qui lui aussi aurait eu des difficultés à l’école.
Effectivement, la différence entre les deux personnages est minime :
Churchill, lui, s’est quand même mérité un prix Nobel de littérature !

L’auteure me téléphone pour une entrevue. Nous devisons agréablement et je lui fais part de mon intérêt à poser une ou deux questions au principal intéressé. Pas de problème. La question,
entre autres, qui me brûle les lèvres est celle-ci : Pourquoi cet homme qui a créé un empire international, qui prend le temps de s’entraîner physiquement trois fois par semaine, qui peut s’offrir tout le personnel qu’il désire, n’a-t-il pas consacré quelques heures pour se faire donner des cours d’alphabétisation ? – Il a sûrement la réponse et je suis sûre qu’il me l’aurait donnée de bonne grâce.

C’est sans compter sur la susceptibilité des courtisanes…nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire d’autant qu’une attachée de presse s’est interposée vertement pour me faire la leçon : « On ne pose pas ce genre de question ! » – Où avais-je donc la tête ?

Ndlr : Vous ne m’en voudrez pas, si je ne fais pas la promo du bouquin ?

lundi 20 février 2012

La première poule qui chante...


C'est elle qui a fait l'oeuf.

Critiques et dénonciations non nominatives donnent lieu à d’amusantes découvertes :
Le lecteur cherche et cherche encore, décroche souvent car il n’y comprend rien mais son voisin – lui – a tout compris ! C’est de lui qu’on parle, ou de son ami. Parfois la réponse est bonne, le plus souvent elle est erronée. C’est ainsi qu’on découvre que X a quelque chose à se reprocher dont on ne se serait jamais douté.
Inscrire la critique dans le débat public, initier ce débat, faire la guerre aux moutons n’est pas de tout repos. Je pourrais, pour me changer les idées, aller au cinéma…


Je ne vais plus au cinéma.

Les ruminants m’empêchent de regarder. Nous sommes dans une région du monde où l’on mange sans fin; notre société de consommation sans faim et de compensations infinies produit des têteurs, mâcheurs et grignoteurs. Impossible de leur faire endurer deux heures sans quelque chose dans la bouche; de vrais bébés-lala. Donc, je ne vais plus au cinéma. Ce qui prouve que je ne suis pas sourde.


Baisse le son et articule.

Tes chansons, je ne les comprends pas. La diction inexistante, mon anglais insuffisant, le son bien trop fort. Pourquoi faut-il hurler son amour, son désespoir, sa joie, sa musique ? Les voix rocailleuses…pas toutes sexy. Reste le rythme, oui, mais il me semble qu’une chanson c’est un tout dont chaque élément a le droit de se faire entendre. La première poule venue n’est pas obligée de chanter.

mercredi 18 janvier 2012

Crénom d'un chien ! ...disait ma grand'mère

Il y a six ans, les Laurentides ont voulu se doter d’un journal culturel. De réflexions en réunions, de conseils en résolutions, voici que l’enfant paraît et que le cercle de famille applaudit.


Un détail fut cependant omis par toutes ces têtes pensantes :


- Lorsqu’une région veut se doter d’un outil de communication, ses décideurs doivent en prévoir les moyens. Il ne suffit pas d’une vision, il faut suffisamment de provisions.
Hélas, le temps des réflexions est oublié, on est passé à d’autres dossiers. Les tablettes regorgent d’archives prématurées. Ceux qui les classent ne sont pas payés aux résultats – heureusement.

Qu’advient-il alors du beau projet ?


- Afin que les années durement travaillées ne soient pas gaspillées, on tente de se frayer un passage, toujours plus étroit, entre le contenu qui devrait exister et la pub qui permet d’exister. On persiste et on signe des billets, bouteilles à la mer qu’un esprit moins noyé que les autres saura repêcher, déchiffrer et traiter convenablement.

Inch’Allah !, répondent en chœur les Accommodements raisonnables – pléonasme utopique – eux aussi fourrés dans quelque cagibi ministériel.
- Pas grave, cela fait toujours travailler du monde.
- Mais le projet, lui ?...
- Bah ! il y en aura d’autres.


Nombre de belles initiatives ont ainsi péri dans l’œuf et nous convient à leurs obsèques. C’est comme si on mettait le trop peu d’argent qu’on leur a octroyé à la poubelle. Votre argent, en passant…Au lieu de saupoudrer, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de ces idées géniales pour la région, géniales pour les artistes, pour tous. Nous, on veut bien travailler, mais crime quel groupe gestionnaire de sous collectifs va enfin sortir de sa torpeur fonctionnaire et considérer son mandat avec le respect dû à l’obligation de résultat ?


Ce n’est pas moi qui le dis….


« La Loi est faite pour que les médiocres surnagent dans leur médiocrité, mais la Loi est faite aussi pour qu’on s’en empare et qu’on la vire à l’envers. Je n’ai pas honte d’avoir essayé… » Victor-Lévy Beaulieu – Héritage – L’automne – La mort de Xavier

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