Il y a six ans, les Laurentides ont voulu se doter d’un journal culturel. De réflexions en réunions, de conseils en résolutions, voici que l’enfant paraît et que le cercle de famille applaudit.
Un détail fut cependant omis par toutes ces têtes pensantes :
- Lorsqu’une région veut se doter d’un outil de communication, ses décideurs doivent en prévoir les moyens. Il ne suffit pas d’une vision, il faut suffisamment de provisions.
Hélas, le temps des réflexions est oublié, on est passé à d’autres dossiers. Les tablettes regorgent d’archives prématurées. Ceux qui les classent ne sont pas payés aux résultats – heureusement.
Qu’advient-il alors du beau projet ?
- Afin que les années durement travaillées ne soient pas gaspillées, on tente de se frayer un passage, toujours plus étroit, entre le contenu qui devrait exister et la pub qui permet d’exister. On persiste et on signe des billets, bouteilles à la mer qu’un esprit moins noyé que les autres saura repêcher, déchiffrer et traiter convenablement.
Inch’Allah !, répondent en chœur les Accommodements raisonnables – pléonasme utopique – eux aussi fourrés dans quelque cagibi ministériel.
- Pas grave, cela fait toujours travailler du monde.
- Mais le projet, lui ?...
- Bah ! il y en aura d’autres.
- Pas grave, cela fait toujours travailler du monde.
- Mais le projet, lui ?...
- Bah ! il y en aura d’autres.
Nombre de belles initiatives ont ainsi péri dans l’œuf et nous convient à leurs obsèques. C’est comme si on mettait le trop peu d’argent qu’on leur a octroyé à la poubelle. Votre argent, en passant…Au lieu de saupoudrer, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de ces idées géniales pour la région, géniales pour les artistes, pour tous. Nous, on veut bien travailler, mais crime quel groupe gestionnaire de sous collectifs va enfin sortir de sa torpeur fonctionnaire et considérer son mandat avec le respect dû à l’obligation de résultat ?
Ce n’est pas moi qui le dis….
« La Loi est faite pour que les médiocres surnagent dans leur médiocrité, mais la Loi est faite aussi pour qu’on s’en empare et qu’on la vire à l’envers. Je n’ai pas honte d’avoir essayé… » Victor-Lévy Beaulieu – Héritage – L’automne – La mort de Xavier
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