Annie Depont
Frenglish ou franglais?
Quand deux langues cohabitent, il est normal qu’un mélange
se produise. Ce n’est pas grave. Tu parques ton char dans le stationnement, je
stationne mon véhicule dans le parking. J’entends souvent dire que les Français
emploient trop d’anglicismes. C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Je
peux partir en week-end, pas en fin de semaine. Ce cocktail apporte parfois
d’autres sens. Ah! merde! cocktail… Je voulais dire mélange et, ce soir, je vais demander un
mélange à mon bar favori. Zut! bar… comptoir?
Notre héritage, ha!
ha!
Préserver notre héritage n’est pas l’enfermer dans un bunker
(merde… de l’allemand) et le laisser mourir dans la poussière des années qui
passent, sinon nous parlerions le vieux françois. Ce n’est pas pourchasser les
étrangers, ni les obliger à l’adopter. Préserver notre héritage, c’est le faire
vivre dans un monde moderne en illuminant son excellence, par la culture et
l’éducation. Messieurs les ministres, à vos devoirs!
Est-il donc plus
facile d’interdire que d’instruire?
Allons-nous vivre dans une société répressive au point de ne
plus savoir comment s’habiller, se coiffer, quel bijou porter, quoi manger,
dans quelle langue parler, lire ou écrire? La pente est glissante, attention! Oui,
oui, j’ai entendu, on commence par les compagnies. Justement, à
l’international, nous avons bonne mine, au Québec, à fustiger l’anglais. Ne
sommes-nous pas plus ouverts au monde? Dans un pays si froid, sommes-nous si
frileux?
La langue des jeunes
Sans compter qu’une nouvelle langue vient de naître :
celle des SMS. Quel parent n’a-t-il pas songé à empêcher son enfant de
communiquer par cette phonétique? Si la langue maternelle est suffisamment
solide, là non plus il n’y a pas de danger. Pas plus qu’une langue étrangère,
une langue codée ne tue pas forcément les acquis. Le verlan n’a pas encore
envahi la planète...