mardi 12 janvier 2010

Les fausses sceptiques (1)

(1) Le féminin comporte évidemment le masculin, selon la renversante formule.

Elles feignent de douter de leurs choix de société et, pour soulager leur conscience collective, elles expulsent leur verdict par une grosse commission, pressée de passer dans le moule. Elles collectent la matière de M. et Mme Toulemonde, la brassent et la reversent plus ou moins clairement dans le pot aux roses ou dans le caniveau. Imbues de faux-semblants de démocratie, bardées de règlementeries aux relents démagogues, elles exhalent des valeurs nauséabondes : « Il en faut pour tout-à-les-goûts. » Et de s’abaisser pour ratisser large, et de patauger dans une moyenne basse car paraître trop savant ou trop éduqué serait une tare puante. On ne veut pas choquer son monde en le mettant mal à l’aise; il a tendance à se sous-estimer - le monde - il faut le laisser stagner, c’est plus facile pour régner. Il y en a même qui appellent ça du respect. C’est qu’ils deviendraient ingouvernables - les sujets - s’ils étaient éduqués; ils pourraient se rebiffer, s’apercevoir qu’on les a bernés, escroqués, méprisés. De petites ambitions avec de petites règles bien plates c’est plus confortable pour contenir le tout, non pas dans la noirceur (ha ha on en est sorti !) mais dans une grisaille sans lendemain. On patchwork en culture comme sur les routes : on bouche un trou par icit, un autre par lo. Vue d’ensemble, regroupement de forces et de fonds, vision de développement : rien de tout cela ! Que nous soyons derniers de classe, qui s’en préoccupe ? Sûrement pas celui qui – quoi qu’il fasse - reçoit son salaire tous les mois. À chacun son clocher, son réseau, sa balle de golf…bla-bla-bla…et tous en rang d’oignons, les pieds dans le lisier, le dentier sur la photo.

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