Délit
de sale gueule
Annie Depont
Cher ami,
Vous savez combien j’apprécie en général
votre style et votre immense culture. Mais aujourd’hui, je m’insurge. J’ai eu
tort de vous inciter à écrire sur l’élection de M. Laferrière à l’Académie
française et vous auriez dû refuser. Cependant, votre missive ayant déjà fait
réagir ses premiers lecteurs, je trouverais intéressant de débattre de plusieurs
de ses aspects.
L’exposure
– car il est des termes plus précis en anglais qu’en français – de M. Laferrière
vous gêne; vous n’êtes pas le seul (il me semble que François Jobin en est). Je
pense au contraire que cet auteur fait partie de notre actualité, de notre vie,
au même titre qu’un grand journaliste. Il a d’ailleurs commencé par exercer ce
métier, ceci expliquant peut-être cela.
Le jour de l’annonce de son élection, je me
suis précipitée dans la seule grande librairie du coin afin d’acquérir son
dernier ouvrage, Journal d’un écrivain en
pyjama. Je m’attendais, sinon à une vitrine entière, du moins à une tête de
gondole remplie de ses ouvrages. Après une recherche laborieuse du préposé dans
la base de données dudit magasin, je brandis l’ouvrage à la caisse en annonçant
à la dame qu’elle allait en vendre un max dès ce jour… « Dany
qui?... » Trop pour certains n’est pas assez pour d’autres…
Je n’ai pas lu tous ses ouvrages et ne suis
la groupie de personne, mais voyez ce que j’écrivais lors de la sortie de L’énigme du retour. Cela vous incitera
peut-être à le lire. Par contre, je
n’ai pas aimé le fameux Comment faire
l’amour avec un nègre sans se fatiguer, dont la trop grande notoriété lui a
fait fuir pendant un temps Montréal. Vous aimerez, sans aucun doute.
Samedi dernier, Radio-Canada réunissait
Dany Laferrière et Boucar Diouf : délectable!
Promettez-moi de ne plus jamais parler de
quelqu’un dont vous ne connaissez rien…
En toute amitié
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