Et vous, qu’avez-vous lu, ce mois-ci ?...
Pour la Saint-Valentin, mon amoureux m’a offert le dernier Dany Laferrière. Beaucoup entendu parler. Jamais lu. On ne rattrapera jamais assez le temps perdu. J’ai d’abord tordu le nez, je n’aime pas les romans et la quatrième de couverture ne m’a pas emballée. Mais, comme je suis curieuse et qu’un cadeau mérite attention, j’ai ouvert en me disant qu’au pire il rejoindra les nombreux autres, jamais finis par manque d’intérêt. Des haïkus, pour commencer, je sens que je vais m’ennuyer ferme. Comme quoi les a priori ne demandent qu’à se laisser convaincre du contraire :
- J’ai dévoré ce livre que j’ai pris pour un carnet de voyage, un livre de poésie, un album photos, un recueil de pensées, un essai politique, tout sauf un roman, tout en étant consciente du fil ténu et rouge qui m’emmenait d’un point A à un point B : la trame de l’histoire. Lire ce livre quand tous les médias décrivent inlassablement les malheurs d’Haïti, provoque l’effet 3D tant recherché en ce moment. On s’entend que le livre est paru bien avant la catastrophe.
- Il y a dans cette écriture, la force d’un grand bonhomme sans fioriture, dont la maturité jaillit en sentences sans appel; le genre de bouquin qui pour moi foisonne de citations à retranscrire, tellement vraies, sensibles et intelligentes. Allez, juste une ou deux, pour vous donner l’eau à la bouche (mais soyez assez sage pour les remettre dans leur contexte en lisant le livre) :
« Avez-vous déjà pensé à une ville de plus de deux millions d’habitants dont la moitié crève littéralement de faim ? La chair humaine c’est aussi de la viande. Pendant combien de temps un tabou pourra-t-il tenir face à la nécessité ? »
« C’est quand même étonnant, cette absence de la faim comme thématique qui pourrait intéresser les artistes toujours en quête de sujets…. / Est-ce un sujet trop cru ? Le sexe s’étale sur tous les écrans de la planète…/Parce que cela ne concerne que des gens sans pouvoir d’achat.»
Pour la Saint-Valentin, mon amoureux m’a offert le dernier Dany Laferrière. Beaucoup entendu parler. Jamais lu. On ne rattrapera jamais assez le temps perdu. J’ai d’abord tordu le nez, je n’aime pas les romans et la quatrième de couverture ne m’a pas emballée. Mais, comme je suis curieuse et qu’un cadeau mérite attention, j’ai ouvert en me disant qu’au pire il rejoindra les nombreux autres, jamais finis par manque d’intérêt. Des haïkus, pour commencer, je sens que je vais m’ennuyer ferme. Comme quoi les a priori ne demandent qu’à se laisser convaincre du contraire :
- J’ai dévoré ce livre que j’ai pris pour un carnet de voyage, un livre de poésie, un album photos, un recueil de pensées, un essai politique, tout sauf un roman, tout en étant consciente du fil ténu et rouge qui m’emmenait d’un point A à un point B : la trame de l’histoire. Lire ce livre quand tous les médias décrivent inlassablement les malheurs d’Haïti, provoque l’effet 3D tant recherché en ce moment. On s’entend que le livre est paru bien avant la catastrophe.
- Il y a dans cette écriture, la force d’un grand bonhomme sans fioriture, dont la maturité jaillit en sentences sans appel; le genre de bouquin qui pour moi foisonne de citations à retranscrire, tellement vraies, sensibles et intelligentes. Allez, juste une ou deux, pour vous donner l’eau à la bouche (mais soyez assez sage pour les remettre dans leur contexte en lisant le livre) :
« Avez-vous déjà pensé à une ville de plus de deux millions d’habitants dont la moitié crève littéralement de faim ? La chair humaine c’est aussi de la viande. Pendant combien de temps un tabou pourra-t-il tenir face à la nécessité ? »
« C’est quand même étonnant, cette absence de la faim comme thématique qui pourrait intéresser les artistes toujours en quête de sujets…. / Est-ce un sujet trop cru ? Le sexe s’étale sur tous les écrans de la planète…/Parce que cela ne concerne que des gens sans pouvoir d’achat.»
Et la page 128 : son numéro est resté gravé dans ma mémoire. Je l’ai surlignée de bout en bout. Elle déshabille furieusement les organismes humanitaires. Pourquoi pensez-vous qu’ils se disputent la place, lors d’un séisme ? Il y a sans doute en leur sein des âmes pures et charitables, mais combien sont-elles parmi les vautours ? C’est ce que je me disais en entendant les informations.
Comment vais-je vous expliquer, maintenant, que ce livre est un vrai poème, une ode à l’humanité ?...
Dany Laferrière – L’énigme du retour, roman, Boréal 2009, 290 pages
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